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Trop groove le hip-hop
 
Lassée des cours de danse austères sans saveurs ni couleurs ? Fatiguée des interminables séances d'aérobic sans plaisir ni éclate ? Vous êtes mûre pour une cure de hip-hop : une danse résolument dans le moove, à consommer sans modération, pour le plaisir et pour la forme.
 
Texte et photos Jean-François Vibert
 
"Avant je faisais du modern-jazz... Je te dis pas la musique ringarde genre Flash Dance, et le look des nanas en collants-fluo-panthère" explique Marie, petite blonde de 26 ans qui travail dans un bureau à Paris.
 
Dégoûtée de la danse Marie ! "Puis un jour, j'ai vu des mecs s'éclater à donf devant leurs "ghetto blaster" aux Halles. J'ai eu le déclic : le lendemain je me suis inscrite à un cours de hip-hop avec une copine et depuis deux ans on a pas loupé une séance".
 
Ca vient d'où ? Vous n'avez pu y échapper, le hip-hop est partout : dans la rue, dans les clips, au cinéma et depuis peu dans les écoles de danse à côté des cours de claquettes, de jazz et autres tangos argentins... Il aura fallu plus de quinze ans aux milieux officiels de la danse pour accepter dans la famille cette pratique à l'état brute, qui traîne encore dans son sillage quelques relents de souffre.
 
 
Car le hip hop est né dans la rue, au coeur des ghettos noirs de New-York vers la fin des seventy's. Ce n'est qu'au début des années 80 qu'il débarque en Europe et à partir de 1984 que l'animateur de TF1 Sydney l'impose auprès des ados. Depuis, le mouvement n'a cessé d'évoluer, s'épanouissant en tendances variées : break, sol, hype, slow-motion, electric-boogie...
 
 
La meilleur façon de smurfer. Le hip-hop est dans le moove, et tout le monde entend bien en profiter ! "Les compagnies de danse contemporaine subventionnées qui ne trouvent plus de spectateurs, passent des annonces pour recruter des cracs du hip-hop" explique en rigolant Lionel qui enseigne au Studio Harmonic. "On croise aussi pas mal de danseurs professionnels qui prennent des cours de break, car c'est ce qu'on leur demande à la télé."
 
Vous l'avez compris : tout le monde se réclame du mouvement et certains essayent même de prendre le train en marche. Aussi, "il n'est pas toujours facile de savoir où s'adresser", explique Anne-Cécile à qui on la fait pas. "J'ai essayé presque tous les cours parisiens, j'ai même essayé le Gymnase-Club ! Côté cardio-training rien à redire... Mais côté hip-hop, c'est un peu comme si Véronique et Davina se mettaient à faire du rap".
 
Donc, le hip-hop ce n'est pas n'importe quoi et tout le monde n'est pas capable de l'enseigner. Alors avant de vous inscrire définitivement dans une salle, allez assister à plusieurs cours, faites confiance au bouche-à-oreille, testez et comparez... Une fois fixée, essayez de vous astreindre à une pratique régulière avec le même professeur. A raison d'une, ou mieux deux fois par semaines, vous devriez en quelques mois maîtriser les bases du "smurf" et du "moonwalk"... Un prétexte idéal pour multiplier vos sorties du vendredi et du samedi soir !
 

Les mouvements du débutant
 
Un cours de hip-hop commence toujours par un petit échauffement avant d'attaquer les mouvements les plus classiques. Petite démo par Laure professeur à l'Espace Vit'Halles et Steffy une américaine qui enseigne au Centre de Danse du Marais.
 
L'échauffement : Des étirement très classiques à réaliser progressivement durant 15 à 30 min... Attention : aucuns mouvements brusques, il ne faut jamais que ça fasse mal !
 
 
Le smurf : La vague (en français) est un super classique. Elle part du poignet, cours le long du bras, puis les épaules jusqu'à l'autre main. Pensez à dé-com-po-ser le mouvement !
 
Le break dance : C'est le travail au sol nommé aussi passe-passe. Vous ne goûterez qu'aux pas les plus faciles, car la suite est très élitiste et exige un entraînement très intensif.
 
Le moon walk : Le grand pied quand on y arrive enfin ! Certains le font dès le premier jour, d'autres ça leur prend des semaines, d'autre n'y arrivent jamais...
 
Le hype : Appellé aussi "top-danse", c'est la dernière évolution du hip-hop qui mélange des influences africaines, jazz, funk. Visible dans pas mal de clips à la TV...
 
 
Le locking et popins : Deux types de mouvements qui vont ensemble, ce sont des enchaînements rapides avec jeux de poings et de doigts qui indiquent des directions.
 
Baby Freeze : Arrêt soudain du danseur dans une position spectaculaire, par exemple en équilibre sur la tête avec les pieds emmèlés. Pas si difficile en fait !
 

Comment s'équiper top ?
 
D'après Caroline qui s'y connait, puisqu'elle danse depuis au moins six mois : "tu peut faire le hip-hop avec un pauv' tee-shirt pourri, un pauv' jogging déchiré et des pauv' sketbas ruinées". Enfin, autant que ce soit tendance !
 
Basquettes basses : Pour faciliter les mouvements de la cheville, avec une semelle de bonne qualité pour amortir les chocs et épargner le dos. Evitez les plate-forme.
 
Le plus important : Une paire de bonnes genouillères (de volley par exemple) bien rembourrées pour faciliter le travail au sol.
 
Le reste est à votre goût : Short, jogging ou pantalon plutôt baggi (ça tombe bien pour celles qui ne se sentent pas si à l'aise)... Le XL ferait plutôt ressortir le "cool" des mouvements.
 

Pourquoi ça fait du bien ?
 
C'est la variété des styles du hip hop qui en fait sa valeur en terme d'exercice physique. Chaque type de mouvement développe une qualité spécifique. L'équilibre, le souplesse et le sens de l'espace viendront avant la musculature...
 
L'éclate : Le rythme et la musique forte ça fait toujours du bien... On peut se lâcher ce que tout le monde n'ose pas faire habituellement...
 
La souplesse : Les cours commencent par un échauffement et des étirement, certains mouvement exigent une certaine souplesse.
 
L'endurance : Tout dépend du cours, mais la plupart du temps c'est assez intensifs, prévoire une bouteille d'eau posée à proximité !
 
La musculature : Surtout les abdos, et le haut du corps (souvent vous avez l'habitude de galoper entre les magasins mais pas de faire travailler vos biceps).
 
La latéralisation spatiale : Qu'est-ce kim'dit l'autre ? Coordination ou synchronisation si vous préférez, par exemple quand vous travaillez la vague.
 
L'équilibre : Notamment lorsque vous faites le moonwalk car il vous faut passez progressivement d'un appui-pointes-de-pied a un appui-talon...
 
La volonté : Faut s'accrocher parfois pour y arriver, mais l'ambiance conviviale et l'aide de vos petits camarades devraient vous booster.
 
La convivialité : Même si vous n'arrivez pas à piger le moon-walk, vous vous ferez forcément de nouveaux amis.
 
 

Les "skeud" (diskeu) qui le font !
 
Pas de règles. On peut même danser sur de la techno (enfin tu fais ce que tu veux). Simplement ça colle mieux avec de la vrai zik hip-hop, du funk, du RNB (rythme & blues), du rap, du new jack...
 
Zap : L'album best off est un must. Plutôt représentatif de la tendance funk old school.
 
Brandy : Le nouveau album Say never say qui "fait kiffer toutes les minettes" dixit Mohamed.
 
Du tout bon en vrac : 2Pac, Snoop Doggy Dog (gangsta rap), Naughty by nature, Ice-T, Ice-Cube, Heavy-D, Queen Pen (une rappeuse), Doctor Dre, Rapper Delight, Busta Ryme, Eric Sermon, Red Man, Lil'Kim, Rakim,
 
Plus accessible, plus commercial : Willy Smith, Notorious Big, Puff Daddy, Mase, Ronny Hanson...
 
Du français : On aurait tors de les oublier, NTM, Minister Amer, Secteur A...
 
Sans oublier : Mikaël Jackson (History), Janet Jackson, Sugar-Hill-Gang (The tube in-con-tour-na-ble), Grand-Master-Flash (Don't push me I'm close to the edge, I'm Trying not to lose my head) et James Brown le prothète. A bon, mais c'est si vieux que ça le hip-hop ? Ben ouai petit frère, c'est culturel.
 
 

Sexy la mode hip-hop
 
Loin d'être androgyne, la mode hip-hop est franchement sexy. Evidement, le treillis, le jogging et le baggi sont la règle, mais avec un teeshirt super court et moulant avouez que ça change tout ! Très moulant, le haut laisse voire le nombril sans aucun complexe surtout s'il est agrémenté d'un petit piercing...
 
Les marques à connaître : Exclusivement hip-hop, ces fringues là vous feront rentrer immédiatement dans la tribut. Fubu (la marque du raper LL Cool J), King Soul, South Pole, Maurice Malone, Dready, Home-boy (frigues de skate connues pour leurs baggy)...
 
Lady Soul : C'est évidement la sensation de l'année, les fringues au petit logo-lolita font l'unanimité chez les filles à papa comme chez les beurettes ! D'après Karim, "c'est le truc qui marche à donf, même les tassepés cheuris s'y mettent trop grave". Si c'est Karim qui le dit !
 

Où prendre des cours
 
Les grandes écoles de danse offrent des prestations de qualité pour 70 à 100 F la séance, mais il existe aussi de nombreux profs indépendant. Certains cours en banlieue passionneront les initiés car la tendance y est authentique, mélangeant danse et arts martiaux. En province de nombreuses écoles de danse et club de fitness proposent également du hip-hop.
 
Espace Vit'Halles
Des cours de hip-hop très toniques avec Laure, une jeune et néanmoins excellente pédagogue qui est par ailleurs championne de France de hip-hop. Laure privilégie le "top-dance" et un véritable travail sportif.
48, rue Rambuteau 75003 Paris. Tél. 01.42.77.21.71.
 
Centrale de danse du Marais
L'américaine Steffy vous propose du hype et aussi du break. La belle Steffy est aussi l'auteur de la première vidéo leçon de hip-hop en français (chez Warner Vision). Une autre professeur, Tina propose un cours très accessible de hip-hop-Street-funk.
41, rue du Temple 75004 Paris. Tél. 01.42.72.15.42.
 
Académie d'art Chorégraphique
Une salle agréable dans une petite impasse près de la Place Blanche. Les cours de Mohamed (06.11.26.66.60) sont proches des racines old-school, vous travaillerez dans la plus pure tradition des anciens.
4 bis Cité Véron 75018 Paris. Tél. 01.42.52.07.29.
 
Studio Harmonic
Lionel Amadoté a une passion communicative pour le groove qui vous entraînera forcément. A signaler, à partir de décembre le retour en France de Mr Freeze un célèbre danseur franco-américain.
5 passages de Taillandiers 75011 Paris. Tél. 01.48.07.13.39.
 
Moovin partout en France
Le groupe Moovin (100 salles partout en France) propose en exclusivité européenne des cours de Ragga-Jam, une version afro-jamaïcaine du hip-hop proche du hype.
Siège : 47, rue de Javel 75015 Paris. Tél. 01.44.37.09.10.
 
 

Lex'hip-hop
 
Comme toute communauté originale et anticonformiste, le monde du hip-hop a généré son propre langage, souvent d'origine américaine... Mais pas seulement.
 
Smurf : Un terme européen pour désigner la vague (wave). Les premiers danseurs de wave enfilaient des gants blancs (comme les schtroumfs) pour faire ressortir les mouvement, voilà pourquoi on les a appelé smurf (en anglais smurf = schtroumf).
 
Ghetto-blaster : Enorme radio-cassette-mange-CD portable avec caisson de basse intégré qui consomme un max de piles et qui fait "exploser le ghetto".
 
Groove : Quand, la musique t'entraîne et fait bouger tes pieds tous seuls. Probablement ce que les jazzman appellaient le swing. Par extension : un style musical entre Funk, Dance et Soul.
 
Capoeira : Danse d'origine brésilienne qui était une sorte d'entrainement au combat inventé par les esclaves. Certains mouvements ont étés intégrés au hip-hop.
 
Un défi : Une session à laquelle tout le monde peut participer chacun son tour au centre du cercle. Libre à chacun de faire son freestyle, autrement dit créer librement sans limites.
 
Le bougaloo : Style basé sur des mouvements du bassin, une tendance plutôt classique (old-school) ou interviennent des mouvements saccadés en fonction du rythme.
 
Le pop : Un style très spectaculaire et plutôt virile, basé sur des blocages musculaires assez violents nottement du ventre et du thorax.
 
Le tétris : (comme le jeux), on appele aussi ça l'égyptien. Il s'agit de jeux de bras à angle droit que l'on enchaîne en rythme seul ou à plusieurs pour dessiner des figures.
 
Hype et top dance : Regroupe tous les mouvements de hip hop que se font debout, c'est probablement ce que vous trouverez dans la plupart des cours.
 

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© Jean François VIBERT - Journalist and photographer - Paris -
 
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