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Le roller, tu peux le faire !
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Une leçon de fitness
Le total guide du roller
A la Bastille, au Troca, sur les quais... Mais aussi à Lyon, Lille, Strasbourg ou Marseille, les accrocs du roller sont partout dans la rue. Oublié le métro, fini la trottinette, le "in line" c'est le top pour naviguer en ville et s'éclater entre potes.
 
Texte et photos Jean-François Vibert
 
Certains parisiens n'ont découvert les rollers qu'à l'occasion des grèves SNCF de décembre 95, d'autres en ont étés conquis par les sessions extrèmes qui enflamment régulièrement le Palais Omnisport de Bercy... Mais les glisseurs eux connaissaient les roller-in-line depuis le début des années 90 et beaucoup les ont adopté pour s'entraîner, se défouler ou tout simplement se déplacer. Les rollers Inline servent à tout : à se balader entre amis, à se faire peur en sautant à 3 mètres de hauteur, à jouer au Street Hockey, à tourner sur un anneau de vitesse ou à occuper son petit frère le mercredi après-midi...
 
 
Grâce à de récentes innovations techniques il est devenu extrêmement facile de les utiliser quotidiennement, pour se rendre au lycée par exemple (à condition d'avoir une paire de basquettes sans roulettes dans son sac). Contrairement à d'autres sports de glisse comme le skate ou le surf, le roller est très facile d'accès. Ainsi on peu sans problèmes le pratiquer en famille. Le grand rassemblement "Rennes sur Roulettes" qui à lieu chaque année fin septembre depuis 9 ans, illustre bien cette convivialité avec plus de 3500 participants venus se joindre à une grande randonnée et assister aux démonstrations des meilleurs spécialistes en street et en rampe.
 
 
Il se vend en France entre 400.000 et 600.000 paires de rollers par ans, un chiffre en progression constante mais encore une goutte d'eau par rapport aux 12 ou 13 millions vendus chaque années aux Etats Unis, pays d'origine de l'engin. Le marché français se compose pour moitié de rollers vendus en supermarchés entre 300 et 1000 F, dont certains ne sont que des jouets peu adaptés à une pratique régulière ; l'autre moitié revenant à des magasins très spécialisés comme Hawaii-Surf ou Vertical qui distribuent du matériel haut de gamme (entre 1000 et 2000 F) à une clientelle avertie.
 
 
Suspensions réglables, freins sophistiqués, chaussons anatomiques, crochets à fermeture rapide, roulements à billes élaborés, tout est fait pour vous permettre d'oublier le matériel que vous avez aux pieds. Les rollers profitent des progrès accumulés depuis des décennies par les fabricants de chaussures de ski dont le mode de fabrication est identique : articulation au niveau de la cheville, coques en plastiques injecté, chaussons en mousse synthétique... Devinez d'ailleur qui se cache derrière la marque "Rollerblade" leader du marché ? Tout simplement le groupe Benetton et sa marque de chaussures de ski Nordica. Apprenez au passage qu'à l'image du mot Mobylette, le mot Rollerblade désigne une marque et non pas un sport. Les pros eux, disent qu'ils font du "in-line" et ce sont des "riders", surtout pas des "patineurs" terme "ringardissime" s'il en est...
 
 
Justement, pour patiner comme les pros, deux ou trois conseils judicieux et quelques heures de pratique suffisent. Investissez un minimum de 1000 F dans vos patins (en dessous vous risquez quelques déconvenues) inutile cependant de taper dans certains engins de compétitions au delà de 3000 F ! Et surtout n'oubliez pas les protèges poignets entre 100 F à 300 F ainsi qu'une paire de genouillères et éventuellement un casque pour les tous petits. Le premier jour vous pouvez louer le matos, histoire de tester différents modèles. L'équilibre à l'arrêt ne pose pas trop de problèmes surtout avec l'aide d'une main charitable pour gommer toute appréhension. Le regard pointé sur l'horizon, le corps légèrement avancé (mais pas cassé en avant) et les bras légèrement écartés (évitez de jouer les pantins en les agitant en tous sens).
 
 
Pour avancer mettez-vous en équilibre sur un pied, pousser tout simplement avec l'autre et ça roule ! Une fois acquis le principe de la propulsion, reste à s'arrêter : fléchissez les genoux et avancez un pied, jusqu'à ce que le frein touche le sol et agisse de lui-même. Enfantin ! Nottez que les bons "riders" utilisent des techniques beaucoup plus sophistiquées et démontent tout simplement les freins, ils n'en ont plus besoin ! Pour les virages il suffit de vous tourner vers la direction ou vous souhaitez aller, de vous pencher dans la courbe et ça tourne tout seul ! Ensuite vos apprendrez à croiser les patins alternativement comme les pro. Pour sauter enfin, il suffit de prendre de la vitesse et de pousser fort. C'est l'impulsion qui détermine la trajectoire et la réception alors allez-y franchement ! En ce qui concerne les figures... Et bien, c'est une autre histoire et nous n'en sommes pas encore là...
 
 
Une fois passé le stade du débutant, vous n'aurez plus qu'à choisir votre style. Le plus courant et le plus adapté à une pratique quotidienne est le "fitness", qui comme le nom l'indique est parfait pour perdre quelques kilos superflus avant l'été. Pour ce type de pratique ce sont le confort, la rapidité de chaussage et la sécurité qui comptent. Les patins sont équipés d'un bon frein, de crochets à serrage rapide et de fentes d'aérations pour un confort maxi. Le look du patin et des accessoires ne sont pas innocents non plus, surtout pour les pratiquantes ! Toute autre ambiance du côté des "pistards", avec des patins allongés à cinq roues adaptés à la vitesse et aux longues distances. Côté look, ça fait plutôt penser au tour de France cycliste avec casques, maillots moule-burnes aérodynamiques et jaune fluo ! Brrr... mais pas d'inquiétude, ceux-là ne représente que 5 à 7 % des pratiquants. Si vous avez l'esprit d'équipe vous pouvez aussi jouer au "Street Hockey", transposition sur le goudron du hockey sur glace, une discipline en pleine évolution. Le patin a généralement un frein intégré et un laçage remplace les crochets.
 
 
Enfin, si vous n'avez pas peur des coups, optez pour les disciplines accrobatiques que sont la "rampe" et le "street". En "street", les "rider" ont à leur disposition une aire équipée de barres de "slide" et d'obstacles divers sur lesquels ils font des figures. Les patins se ferment par laçage et les deux roues du milieu sont plus petites pour exploiter tous les obstacles urbains (marches, rambardes, poubelles). En rampe, les concurents sont notés lors de leur "run" d'environ une minute, les juges évaluent le style général, l'amplitude et la hauteur des figures. Pour l'instant les tailles ne sont pas normalisées mais une bonne rampe ressemble à un demi tube de 3m50 de haut avec une verticale de 30 cm et un plat au milieu de 4 à 5 m. Les patins eux sont équipés de quatres roues de même diamètre pour faciliter la glisse et faire le maximum de figures des deux côtés de la rampe et monter le plus haut possible de chaque côté.
 
 
Comme tout sport nouveau et d'origine US, cette discipline a son langage hermétique. Un "trick" c'est une figure tout simplement ! Un "grab", c'est saisir son pied lors d'un saut, la figure se décline en 180° grab (un demi tour atterrissage en arrière), 360° grab (un tour complet, prononcer trois-six-grab), ect... Un "Mute air", c'est un grab bien tiré en extension sur le côté et je vous passe le détail en ce qui concerne les "late", "grind", "frontside grind", "soul grind" et autres "mizu grind". Dans ces disciplines, la prise de risque et l'exploit individuel ne sont pas les seules valeurs, le style compte aussi : une dégaine trash accompagnée de musique "hard-core" est la règle ! Mais pas de panique : look ou pas look, le roller reste une activité simple et intuitive comme la plupart des sports de glisse. Il ne s'agit après tout que de super patin à roulettes et il serait domage de ne pas s'y mettre !
 

Quatre façons de freiner !
 
Au frein : A l'arrière de la plupart des patins se trouve un frein plus ou moins sophistiqué. Pour l'actionner, il suffit de tendre la jambe en avant en fléchissant l'autre. Le freinage des débutants !
 
Chasse neige : Comme en ski on rapproche les pointes de pieds pour faire déraper les patins. Evite le blocage des roues en soulevant alternativement tes pieds. A n'utiliser qu'à faible vitesse.
 
En "T": Les bons "riders" se débarrassent la plupart du temps des freins d'origine. Pour ralentir ils laissent traîner un patin derrière eux en roulant en équilibre sur l'autre pied. Ca fait pro...
 
En dérapage : C'est le freinage spectaculaire et hyper efficace des hockeyeur, il faut lancer un pied en travers et vers l'avant. Plus facile à dire qu'à faire mais c'est la seule façon de s'arrêter net.
 
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© Jean François VIBERT - Journalist and photographer - Paris -
 
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