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Snowkite au col du Lautaret
 
Le snowkite est probablement la première véritable révolution sur la neige depuis l'invention du snowboard, il y a plus de 20 ans... Nous étions au Col du Lautaret juste à côté de Serre-Chevalier) à l'occasion de la premère étape de la coupe du monde 2004, ou nous avons rencontré les spécialistes de la discipline. Le français ex-champion de snowboard Guillaume Chastagnol, le suisse Fabio Ingrosso et le local Fabien Tripier, probablement le meilleur français du circuit skis aux pieds... 100 ans après les pionniers de l'aviation, ce sont les nouveaux fous volants !

Texte et photos Jean-François Vibert
 
La discipline est également ouverte aux filles et aux juniors... Ces derniers ne manqueront pas d'inquiéter bientôt leurs ainés, à l'image du jeune allemand Sabastian Dubmann qui participe également au circuit de kitesurf (sous une aile de kite mais dans l'eau)....
 
La Meije en toile de fond, à quelques encablures du Col du Lautaret : un des meilleurs spot de snowkite en France...
Sebastian Dubmann (16 ans) aura fait une véritable démonstration d'élégance et de précision.
Guillaume Chastagnol, au style indéniablement marqué par sa carrière de snowboarder pro.
 
Le snowkite c'est aussi un parapente pour la descente...
 
Un petit vent qui remonte la pente, et le moindre petit jumps se transforme en grand vol...
Fabio Ingrosso Champion Suisse de la discipline en ski. En arrière plan la route du Col du Lautaret.
Guillaume Chastagnol est pour le moment l'incontestable leader français en snowboard.
 
Guillaume Chastagnol et sa voile rouge.
Le site de la compétition au Col du Lautaret.
 
Si la plupart des snowkiteurs se débrouillent parfaitement seuls, l'aide d'un assitant est parfois précieuse pour faire décoller l'aile, surtout si les lignes se sont emmêlées .Mais n'accepter en aucuns cas l'aide de quelqu'un ignorant tout de ce sport !
 
Le snowkite, c'est aussi un remonte pente idéal pour partir en rando...
 
Loin des remontées, du bruit, de la foule, c'est la glisse à l'état pur.
 
Les vols peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres en hauteur... et jusqu'à une centaine de mètres en distance ! Dans ces conditions, il n'est pas toujours évident de deviner ou l'on va se poser !
 
A droite : voilà ce qui ne devrait jamais arriver. Cet audacieux rider étranger (dont nous cacherons l'identité) à pris sa voile dans une ligne haute tension ! Heureusement pour lui, le disjoncteur d'EDF a parfaitement fonctionné, et il a récupéré son matériel sans dommages... Il est à noter que la zone ou il évoluait est strictement interdite aux snowkiteurs.
 
En conséquence, le snowkite en montagne, peut se révéler un sport très dangereux, car les vents sont plus tourbillonnants que sur le bord de mer. S'il n'y a pas eu d'accidents mortels pour le moment, c'est que le nombre de snowkiteurs est assez confidentiel. Mais qu'en sera-t-il dans quelques années lorsque ce sport aura véritablement pris son envole ?
 
Pour éviter cela, les associations de pratiquants et organisateurs de compétitions commencent à prendre des mesures de sécurité sérieuses. Quant aux débutants, ils peuvent parfaitement s'initier en toute sécurité sur des étendues plates et avec des ailes de petites dimensions.
 
Le snowkite ne sert pas que pour le « freestyle » et le vol de pente, c'est aussi un excellent remonte-pente portatif pour partir en rando sans se fatiguer ! De nombreux snowkiteurs ont ainsi adopté l'aile de traction comme un moyen de déplacement économique, écologique et silencieux. A droite le norvégien Bjorn Kaupang.
 
Là ou il faut plusieurs heures de montée et peau de phoque ou en raquette pour accéder à un col, le snowkiteur s'y trouve propulsé sans effort dix fois plus vite ! Il en savourera d'autant plus la descente, qu'elle se fera moitié en l'air moitié sur la neige, une façon d'ajouter une troisième dimension à la glisse !
 
Le mélange des lignes est le vrai cauchemar des snowkiteurs, quant à leurs rêves, on vous laisse imaginer !
 
Mieux vaut ne pas partir seul hors piste, cette règle est aussi valable en snowkite qu'en ski. A droite le danois Morten Lander.
 
L'arrivée des kites en montagne donne soudain à la neige des airs de plage...

Les nouveaux fous volants !
 
En montagne, le snowkite peut devenir extrêmement dangereux ! Plusieurs dizaines de mètres en hauteur, pour une centaine de mètres en longueur, les sauts se transforment en vols planés plus ou moins contrôlés. Pas évident de deviner où l'on va se poser
 
Texte et photos Jean-François Vibert
 
Sur le site web d'un fabricant d'ailes, un pop-up surgit de l'écran : « UNE UTILISATION INAPPROPRIEE DU KITESURF PEUT CAUSER DES ACCIDENTS GRAVES OU ENTRAINER LA MORT DE L'UTILISATEUR », vous voilà prévenu ! On imagine bien le danger : une rafale vous enlève bien plus haut que prévu, et vous laisse tomber Pas du tout là ou vous l'auriez voulu ! « Heureusement, il n'y a pas encore eu de décès en snowkite (sur la neige), contrairement aux nombreux accidents mortels survenus en kitesurf (sur l'eau) », nous rassure Wareck, un des pionniers du Col du Lautaret près de Serre-Chevalier. L'endroit est devenu La Mecque mondiale de la discipline, c'est ici que le sport serait apparu vers 95, ainsi qu'au Semnoz (Haute Savoie), directement inspiré par le kitesurf autre invention française. « S'il n'y a pas encore eu de mort, c'est aussi parceque l'on est très peu nombreux à le pratiquer ! Difficile de dire ce qui va arriver dans le futur. Tout notre problème est qu'il est aussi facile de s'envoler à cinq mètres d'altitude, qu'à cinquante mètres ! »
 
Plus encore que les cailloux, les arbres, les falaises où même les dangers classiques de la montagne comme les avalanches, c'est bien le vent tourbillonnant qui peut conduire le snowkiter à sa perte «Un des avantages du snowkite est de pouvoir remonter les pentes. C'est ce qui nous procure cette incroyable sensation de liberté. N'importe quelles pentes, même les plus raides ! » C'est là que commencent les ennuis : si le vent vient de travers, il y a un risque de décoller tout seul ! En jargon snowkite on appèle ça : « vol de pente involontaire ». Plus la pente est raide et plus vous éloignez vite du sol en vous écartant latéralement : 10 mètres, 20, 30, 40, 50 mètres d'altitude ou plus À partir d'une certaine hauteur, vous n'avez d'autre choix que de porter loin votre regard, en essayant de deviner votre probable point de chute Car le kite ne se pilote pas vraiment ! Dans cette circonstance, priez aussi pour ne pas être victime d'un « kite-loop » intempestif, c'est à dire une espèce de « looping » de votre aile ! Figure esthétique en compétition, mais désastreuse quand elle est involontaire « Je me souviens très bien d'un pro du kitesurf débarqué à la montagne : sans comprendre, il s'est retrouvé soudain en plein ciel, dix mètre au-dessus de son kite, dans la position de Superman ! Il s'est fait tellement peur, qu'il a tout plié et qu'on l'a plus jamais revu ».
 
Une autre erreur classique consiste à laisser sa voile trop en arrière lors d'un saut, avec le risque que celle-ci décroche et perde toute sa portance, vous entraînant dans sa chute Tout dépend évidement de quelle hauteur vous tombez. Quant à l'accident de snowkite le plus fréquent (sur l'eau comme sur la neige), il est bien plus idiot : se trouver sur la trajectoire d'un kiteur débutant qui à perdu le contrôle de son aile. Exactement ce qui est arrivé à Guillaume Chastagnol un des meilleurs snowkiteur français : (tenue rouge sur nos images) qui après avoir été arraché du sol jusqu'à une hauteur de six mètres, s'est retrouvé violemment plaqué au sol lorsque les deux voiles emmêlés ont piqué vers la neige à pleine vitesse « N'importe qui d'autre aurait eu la colonne brisée, Guillaume s'en est tiré grâce à sa musculature d'athlète de haut niveau».
 
Que dire enfin, des accidents dus à la bêtise pure et simple ? Comme ce snowkiter hollandais qui sous nos yeux ébahis à réussi à prendre sa voile dans la seule ligne haute tension qui traverse le col du Lautaret. Une ligne unique, perdue au milieu de centaines d'hectares de pentes vierges ! Ce viking volant a eu beaucoup de chance car dès les premières étincelles, le disjoncteur d'EDF a fonctionné, lui sauvant certainement la vie. Après avoir récupéré son matériel sans savoir si le courant pouvait revenir, il a expliqué n'avoir tout simplement pas calculé l'existence de la ligne électrique Pour conclure cette liste non exhaustive, rappelez-vous qu'il est a-bso-lu-ment déconseillé de s'approcher des crêtes, surtout si vous ignorez ce qu'il y a derrière : corniches, rochers, forets, ou pire : falaises ! Dans ce dernier cas, vous risquez d'entreprendre un très long vol, « façon parapente » Probablement suivi d'un atterrissage « façon puzzle », car un snowkite n'est pas un parapente : ce n'est qu'un gros cerf-volant qui supporte votre poids tant qu'il reste plus ou moins face au vent !
 
L'équipement du snowkiter - outre la voile et les skis ou surf - comprend aussi le casque, la barre de contrôle, un leash qui permet de rester accroché à sa voile et un dispositif de largage rapide de celle-ci... A gauche l'allemand Dominik Zimmermann.

« A 40 mètres du sol, dans une mini-tornade ! »

Romain Fabretti, 19 ans, a remporté deux éditions du Snowkite Winter Tour (épreuve qui tient lieu de coupe du Monde). En grand spécialiste des figures aériennes, il nous raconte comment il s'est déjà fait peur.
 
L'été a été marqué par le décès en mer de plusieurs kite surfeurs. Et en montagne ?
Pour le moment, il n'y a pas eu de mort en montagne. Le problème c'est que la météo est très imprévisible. Le vent peut tourner, voir même tomber subitement. Tout ça, il faut le gérer dans un univers qui devient rapidement hostile. Plaques à vent, barres rocheuses, arbres...
 
Tu t'es déjà fait peur ?
Ouais en saut ! Quand tu pars pour faire un " trick ", tu repères une bosse et une réception dégagée. Au moment de l'impulsion, tu mets tout ce que t'as dans le ventre pour décoller. Mais là, si le vent s'en mêle, ça devient rock'n roll. T'as la sensation d'être un bouchon de champagne.
 
Comment t'as réagi ?
Plutôt bien, sinon je ne serais pas là pour le raconter. En fait je me suis retrouvé à 40 mètres du sol et je continuais de monter dans une mini-tornade. Je n'ai pas paniqué, je me suis servi de mon kite comme d'un parapente, en attendant que ça calme. J'ai dû voler, pas loin, d'une minute et j'ai fini par redescendre tranquillement. Le mauvais réflexe, aurait été de vouloir redescendre tout de suite en « tuant » ma voile, j'aurais pu décrocher, car ce n'est pas un parachute, les lignes font 25 mètres et la voile est plus petite. Ensuite, c'est la réception, j'aurais pu m'empaler, il y avait des sapins déchiquetés juste en aval.
 
...sans oublier le harnais équipé d'un crochet, car la force des bras ne suffit évidement pas à rester accroché longtemps à la barre. A droite le suisse Patrick Koller en backside air.

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© Jean François VIBERT - Journalist and photographer - Paris -
 
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