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Heliski ; à tenter au moins une fois dans sa vie !
 
En Alaska, dans les Rocheuses, en Himalaya ou tout simplement dans les alpes, il n'existe pas de plus fantastique moyen d'accéder au nirvana de la glisse. Se faire déposer par un hélicoptère au sommet d'une montagne de neige vierge est le rêve de tout freerider !

Texte et photos Jean-François Vibert
 
"On va se poser dans une minute ! Surtout, ne sautez pas de l'hélico immédiatement. Restez très calmes et baissez vous bien en vous écartant de l'engin » hurle le guide dans la radio. Ses paroles sont couvertes par le vrombissement du moteur, mais nous avons tous en tête les consignes de sécurité répétées à plusieurs reprises avant le décollage. Malgré le vent qui balaie la crête et soulève une bourrasque de poudreuse, le pilote réussit l'exploit de se poser presque en douceur. Skieurs et matériels sont débarqués en quelques secondes et l'engin allégé de sa charge s'arrache à nouveau pour replonger vers la vallée. Soudain le silence est total : nous voilà complètement isolés à près de 3800 m d'altitude, les pieds enfoncés dans 80 cm d'une poudreuse idéale. La sensation est irréelle, le vide impressionnant, le ciel démesuré.
 
 
Nous avons la montagne pour nous tout seul. Inutile de préciser que sans l'hélico, il aurait fallu crapahuter une bonne dizaine d'heures en peaux de phoques pour accéder à cette altitude et profiter de cette qualité de neige. Petit briefing du guide ; "laissez moi partir devant, ne vous éloignez pas trop du milieu de la combe et n'oubliez pas que nous sommes sur un glacier". Vérification rapide du bon fonctionnement de nos ARVA (dispositif d'Aide à la Recherche de Victimes d'Avalanches) qui est fourni par le guide, et c'est parti pour la descente. En hurlant d'excitation, les snowboarders plongent dans la pente un peu en désordre. Ces gars-là doivent être des habitués car ils commencent d'entrée de jeux par désobéire aux consignes du guide. Équipés de longues planches de freeride et de bottes souples, ils sont vraiment les "kings" dans cette neige profonde. Au tour des skieurs ; ils enchaînent des courbes bien régulières à un rythme beaucoup plus raisonnable, un peu comme s'ils avaient choisi de déguster chaque mètre de dénivelé. Il faut dire qu'à ce prix-là, autant apprécier ! Pour l'occasion, tous ont chaussé des skis larges spécifiquement conçus pour le hors-pistes qui rendent le freeride presque accessible aux débutants.
 
 
A cette altitude, la neige est parfaitement poudreuse. La première partie de la descente se fait sur le flanc d'immenses pentes vierges bordées de séracs. Des conditions qu'il est impossible de trouver couramment en station. La haute montagne requière un équipement adéquat, nous avons donc troqué nos lunettes de soleil pour des masques protecteurs plus adaptés à la neige pulvérulente, et nos sacs à dos contiennent des vêtements polaires, quelques barres énergétiques en cas de coup de pompe, de l'eau, de l'Aspirine et quelques équipements de survie. Au fur et à mesure que nous perdons de l'altitude, nous croisons de petits sapins entre lesquels nous nous amusons à slalomer. Enfin, la descente se termine en foret et c'est au fond d'un vallon isolé que nous retrouvons l'hélico, dont les patins sont entièrement enfoncés dans la neige. Il est temps de s'hydrater, d'avaler un morceau, de se réchauffer au soleil et de fêter cette première ! Une demi-heure de pause, puis nous regrimpons dans l'engin. La turbine commence à siffler et nous décollons en direction d'un nouveau sommet.
 
 
Jouez à saute-frontière ! Évidemment, tout cela se passe obligatoirement du côté italien de la chaîne alpine, car la dépose est interdite en France depuis 1980. A l'époque, c'est Valéry Giscard d'Estaing (pourtant grand amateur d'héliski) qui en a décidé ainsi, espérant récupérer quelques voix écologistes. La légende prétend que non seulement il ne récupéra pas ces voix, mais en plus il se fit pincer en pleine action : quelqu'un l'a photographié en pleine dépose sur le Buet avec un hélico de la gendarmerie. Ce qui fit désordre et montre bien le côté démagogique de la décision. Depuis, on doit donc jouer à saute-frontière à partir de La Rozière, ou carrément passer le Tunnel du Mont-Blanc pour se rendre à Valgrisenche. En Italie, l'héliski est bien toléré car sérieusement réglementé. Idem en Suisse et en Autriche ou certaines zones lui sont réservées. Les moniteurs et les guides l'utilisent en complément des remontées mécaniques pour leurs stages hors-piste. L'héliski ne doit pas être considéré comme une activité courante, mais plutôt comme une sorte de cadeau de Noël. L'idéal étant de s'offrir une ou deux journées dans l'hiver quand les conditions sont favorables. Si vous n'habitez pas trop loin, payez-vous le luxe de réserver votre dépose la veille pour le lendemain après avoir vérifié le bulletin météo montagne.
 
 

Truc de pro : " Mon petit secret pour une journée d'héliski réussi en snowboard, c'est de reculer mes fixations de deux ou trois centimètres par rapport à leur position habituelle. Moins de fatigue sur la jambe arrière, moins de chutes la truffe dans la peuf. Et des courbes plus appuyées pour en mettre plein la vue aux copains ! "
 

Interview d'un pionnier de l'héliski : Jean-Marc Duriau fut l'un des pionniers français de l'héliski. Guide, inventeur du stop-ski et pilote d'hélico.
 
JFV : Depuis combien de temps pratiques-tu l'héliski ?
JMD : La première fois c'était il y a une vingtaine d'années. Des sensations, on en a eu tout de suite. Se retrouver seul en montagne sans remontées dans une neige de rêve c'était unique... Je me souviendrais aussi toujours de ce jour où il était tombé un mètre de neige très légère. C'était comme au Canada : de la poudre sans fond, une sensation qui n'a pas de prix lorsqu'on y a goûté.
 
JFV : Quel modèle d'hélico utilise-tu ?
JMD : Le Lama qui transporte quatre passagers et un pilote. C'est l'arme absolue en montagne car il est puissant et maniable. L'Ecureuil est plus silencieux et il y a une place de plus. En Russie, ils ont des MI8 de 4500 ch qui peuvent porter 20 personnes, j'en ai piloté un... Aux Etats-unis, ils utilisent des Bell, les hélicoptères de la guerre du Vietnam qui prennent 11 skieurs plus le guide et 2 pilotes.
 
JFV : Que faisais-tu avant l'héliski ?
JMD : J'ai inventé les premiers stop-ski (stop-ski Lacadur, un brevet mondial), j'ai aussi organisé des stages de ski et en 81, j'ai lancé des stages télémark. Mais c'était bien trop tôt, ça n'a pas marché.
 
JFV : Qui sont tes clients ?
JMD : C'est vraiment très varié, on a beaucoup de snowboarders, c'est une clientèle particulièrement intéressée par l'héliski et qui augmente très vite. J'ai eu aussi le Roi Carl Gustav de Suède, Alain Prost, des pilotes de F1, Cyril Neveux, Janie Longo, le président de Mercedes, le prince de Bavière, Amberto Agneli le président de Fiat et quelques autres...
 
JFV : L'héliski est-ce dangereux ?
JMD : Ce n'est pas dangereux, mais il faut y aller prudemment avec des guides du coin et de bons pilotes. On attache les skis par paquets avec les bâtons pour éviter que les gens ne les lèvent dans les pales. On répète aussi qu'il ne faut pas s'éloigner de l'hélico car si l'endroit n'est pas plat tu montes sans t'en rendre compte et tu te fais couper en rondelle. Aux USA, un type s'était fait scalper comme ça. Mais tout ça c'était au début. Aujourd'hui ce genre d'accident est devenu impossible.
 
JFV : Existe-t-il une raison valable pour interdire l'hélico ?
JMD : Les arguments invoqués par les anti-hélico ne sont pas sérieux car l'hélicoptère travaille très souvent en montagne et tout le monde apprécie ses qualités irremplaçables. Il ravitaille les refuges et fait les secours. L'héliski pourrait être une véritable activité économique dans certaines vallées où il n'y a rien. Évidemment il faut que ce soit géré sérieusement. Et je suis sûr que les animaux ne sont pas dérangés, les chamois et les bouquetins restent dans notre vallée, pourtant juste à côté il y a un parc national où ils sont bien nourris.
 
JFV : Et la pollution ?
JMD : On fait en moyenne 120 h. de vol par an, pendant ce temps il y a 5000 camions qui passent dans la Vallée d'Aoste tous les jours, c'est sans rapport ! Il ne faut pas que les amoureux de la nature soient effrayés, car l'héliski ne sera jamais une industrie. Avec un peu de tolérance de part et d'autre le monde alpin irait bien mieux. Par exemple quand nous voyons des randonneurs à ski nous changeons de secteur pour ne pas les gêner.
 

Indémodable : Les rocheuses avec Canadian Mountain Holidays. Précurseur et leader mondial de l'héliski, CHM possède 11 bases au Canada.
Ces bases luxueuses qui sont pour la plupart isolées et accessibles uniquement par hélicoptère possèdent chacune un domaine skiable de la taille de la vallée de la Tarentaise. Ici de fin décembre à début mai, on vous garantit pour sept jours un dénivelé minimal de 30.500 mètres. Comptez de 5000 à 8000 US$ la semaine (tout est compris sauf l'aérien). Il existe également des forfaits 3 jours. Rançon d'un succès international : il faut réserver au moins un an à l'avance.
Canadian Mountain Holidays - Tél. 403.762.7100. Fax. 403.762.5879 - Box 1660, Banff, Alberta, Canada T1L 1J6 - www.cmhski.com
 

Le bon plan : Destination poudreuse. Cette agence spécialisée dans les trips d'héliski autour du monde vous organisera un séjour aux petits oignons.
Canada, Alaska, Himalaya, Nouvelle-Zélande, Chili, l'agence saura vous conseiller en fonction de votre vécu de skieur et de votre niveau. Distributeurs exclusifs en France de CMH la référence mondiale en matière d'héliski, ils distribuent également des raids à ski itinérants ainsi que des séjours variés ou le snowcat (chenillettes) remplace les remontes pentes. Et si vous rêvez d'un trip tout organisé, billets d'avions et visas compris, l'agence peut s'en charger.
Destination Poudreuse - Tél. 0.145.513.042. Fax. 0.153.599.903 - 98, bis rue de la Tour Maubourg 75007 Paris - www.destination-poudreuse.com
 

Aventureux : Héliski au Caucase. Un grand classique de l'aventure dans une région vierge de skieurs et totalement recouverte de poudreuse 6 mois par ans.
Marc Testu est un incontournable de l'héliski. Depuis 13 ans, ce guide chamoniard emmène des groupes d'une dizaine de clients dans le Caucase pour cinq jours d'héliski avec hébergement à partir de 2990 Euros (sans l'aérien). Pour ce tarif, il vous garantit 25.000 m de dénivelés et le privilège d'embarquer dans un des fameux hélicoptères MI8 biturbines de l'armée rouge. Sotchi (ex résidence d'été de Staline) est située en Fédération de Russie tout près de la frontière Géorgienne.
Yak et yeti Services - Tél. 0.450.535.367. Fax. 0.450.558.440 - B.P. 126 74400 Chamonix France - www.yak-yeti.com
 

Technique : Les Chugach Mountains en Alaska. A moins d'une heure de route de l'aéroport d'Achorage, Alyeska est ouverte du 3 février au 7 avril.
Le niveau technique y est plutôt élevé et l'on peut skier sur des pentes vierges comme en fôret. Pour une journée d 'héliski de 6 à 7 descentes (4800 à 6000 m de dénivelé) comptez environ 650 US$ par personnes. On peut également accéder à des pentes vierges accompagné d'un guide grâce à des chenillettes (ce qui est moins cher que l'héliski). Le Westin Alyeska Prince Hotel sera votre base de départ, c'est un 4 étoiles (à la Shining) situé au pied des pistes.
Chugach Powder Guides - Tél. 907.783.4354. Fax. 907.783.4355 - PO box 641 Girdwood, Alaska 99587 - www.chugachpowderguides.com


Dépaysant : Skiez dans la vallée des dieux en Himalya. Au départ de la pittoresque ville indienne de Manali, à partir de fin janvier jusqu'en Avril.
Certainement le trip le plus exotique qu'un skieur puisse imaginer avec une incroyable variété de terrains et de paysages au sein d'un environnement culturel et géographique exceptionnel. Comptez de 5700 US$ à 7250 US$ pour 6 jours d'héliski (tout compris sauf aérien), on vous garantit un dénivelé minimal de 21500 m. Question sécurité, pas de soucis : l'organisation australienne est très rigoureuse et équipée d'hélico français extrêmement fiables.
Himachal - Tél. 61.3.9593.9853. Fax. 61.3.9525.3405 - Asia Pacific Sales office. G.P.O. BOX 2489 V Melbourne 3001 Australia - www.himachal.com
 

Renversant : En plein mois d'août skiez la tête en bas. Sur le Mont Cook, plus haut sommet de Nouvelle Zélande qui culmine à 3754 m d'altitude.
Nombreuses possibilités offertes sur 3 sites : Queenstone, Wanaka et le fameux Mt Cook. Comptez 650 à 800 US$ pour une journée comprenant 3 descentes, et de 895 à 1145 US$ pour 7 descentes. Ces prix incluent le guide, l'équipement de sécurité le transfert de l'hôtel à hélicoptère, une vidéo souvenir de vos plus belles courbes et le « famous Alpin Buffet lunch ». Des formules sur plusieurs jours existent également ainsi que des prestations sur mesure.
Harris Mountain Heliski - Tél. 64.3.442.6722. Fax. 64.3.441.2983 - P.O. Box 634, Queenstown New Zealand - www.heliski.co.nz
 

Efficace : De l'autre côté du tunnel. Avec une quinzaine de versants skiable, Valgrisench est un sommet de l'héliski européen.
Pourquoi partir à grands frais à l'autre bout du monde sans aucune garantie météo, alors qu'il suffit de traverser le tunnel du Mont-Blanc dès que les conditions idéales sont réunies pour vivre une journée exceptionnelle. Les pros du snowboard connaissent le truc depuis des années et ne s'en privent pas quand de grosses chutes sont annoncées. Dans les Alpes italienne, l'héliski est autorisé (et réglementé) et n'a rien à envier à ce que l'on peut trouver ailleurs.
Danilo Garin Guide - info@heliskivalgrisenche.it - Tel. 39 (0) 348.712.1960 - www.heliskivalgrisenche.it
 

Bien de chez nous : En savoie. Bien que l'héliski soit interdit en France, il est pourtant possible de se faire déposer sur un sommet frontalier en partant de la Rosière.
Depuis 12 ans, Jean-Paul Gaidet guide de haute montagne propose des déposes sur les sommets frontaliers tels que le Ruitor, l'Ormelune ou le Miravidi. Les prix vont de 100 à 200 Euros par personnes, pour un groupe de sept personnes, incluant matériel de sécurité et encadrement. Pensez-y si vous passez une semaine en station, il est même possible de réserver le soir pour le lendemain en fonction de la fenêtre météo.
Jean-Paul Gaidet - Tél. 0.479.410.418 - Bureau des guides 73700 La Rosière 1850 - www.larosiere.net
 

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© Jean François VIBERT - Journalist and photographer - Paris -
 
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