- A donf, le snowboard !
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 Votre expérience du snowboard
se résume à quelques gamelles lamentables sous
le regard hilare de vos amis sagement restés à
ski ? Pas de panique, on vous explique comment tâter de
la poudre cet hiver. Quand à ceux qui ne connaissent même
pas ce snow...binz devenu sport olympique en 98, on va leur expliquer
!
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- Texte et photos Jean-François
Vibert
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- Un snowboard (surf des neiges
en français) : ce n'est qu'une planche de bois équipée
de carres et de fixations, fabriquée comme un ski avec
de la résine et diverses fibres dont les noms compliqués
font le bonheur des journalistes et des attachées de presse...
Qui oublient tous d'expliquer la seule chose véritablement
importante : de tous les sports de glisse, le snowboard est celui
qui offre le maximum de plaisir pour le minimum de technique
! Alors qu'il faut plusieurs saisons de ski pour goûter
aux plaisirs de la poudre, quelques jours de surf suffisent pour
tracer de jolies courbes en neige vierge. Les ados l'ont compris
les premiers et dans les cours de lycées, les skieurs
passent déjà pour d'indécrotables réactionnaires...
Aussi, dans un passé plus ou moins récent, cette
réputation de facilité a conduit nombre d'adultes
à tenter eux aussi leur chance... évidement, sans
aucun conseils ni moniteurs ! "Tu sais, quand j'ai eu mes
trois étoiles, t'avais encore jamais vu la neige".
Plus rude fut souvent la chute...
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- Une histoire qui commençait
mal !
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- Mal préparés et
surtout très mal équipés, ces intrépides
eurent vite fait de déchanter après s'être
lamentablement traîné au bord des pistes vertes
qu'ils avaient l'habitude de survoler en ski ! A l'époque,
ces déceptions et quelques accidents idiots ont failli
faire passer le surf des neiges pour un jouet dangereux réservé
à une élite sportive habituée des sports
extrêmes. Ajoutez à cela les délires (également
extrêmes) de notre Marielle nationale, qui ne rate jamais
une occasion de se faire de la pub à la télé...
Le résultat fut terrible, il fut presque question de parquer
les snowboarders dans des espaces clos et de leur interdire l'accès
à certaines pistes... Heureusement le surf des neige avait
ses défenseurs : Jean-Claude Killy qui âgé
de plus de cinquante ans abandonna définitivement ses
skis pour la petite planche, Alain Prost ou encore... Marlène
(si, si) ! Et surtout les stations de sports d'hivers qui jugèrent
assez vite le potentiel économique et médiatique
de cette nouvelle pratique. Dès 1995 le procès
du surf des neiges était gagné et il allait progressivement
restaurer son image auprès du grand publique.
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- En 1998 : une activité
accessible à tous
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- Aujourd'hui, le snowboard a
atteind l'age adulte. Le débat sur la sécurité
semble clos, les chiffres de l'Association des Médecins
de Montagne montrent que faire du snowboard n'est guère
plus dangereux que de faire du ski. Côté initiation,
l'expérience des dernières années à
porté ses fruits. Tant à l'Ecole de ski Français,
qu'à l'UCPA (première école de snowboard
en France) on ne cesse de répéter qu'il est plus
facile de débuter en snowboard que de débuter en
ski. Ce à quoi nous nous empressons d'ajouter : ce n'est
pas parceque ce qu'il est plus facile d'apprendre, qu'il n'y
a rien à apprendre du tout... Affirmons le tout net :
quelques heures de cours sont indispensable pour débuter
! Insistons aussi sur le fait qu'un matériel récent,
adapté à votre morphologie est obligatoire. Ne
commettez pas l'erreur de suivre votre cousin George (il a bien
appris tout seul, lui) qui vous impose une leçon de poudreuse
le premier jour sur un surf de sa fabrication... De toutes façons,
il perdra très vite patience et vous abandonnera pour
suivre son "possi" sur un "méga-spot gavé
de peuf". Vous rentrerez trempé, fourbu, déçu...
et votre expérience de la glisse pourrait bien se résumer
à la retransmission TV des épreuves de snowboard
aux JO de Nagano !
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- Enfin la consécration
olympique !
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- En effet, après vingt
ans d'existence, 1998 s'annonce pour le snowboard comme l'année
de la consécration sportive avec l'entrée officielle
aux jeux olympiques de Nagano en février prochain. L'équipe
de France de snowboard - qui compte plusieurs champions du monde
dans ses rangs - pourrait y créer la surprise et propulser
définitivement le sport sur le devant de la scène.
Deux épreuves représentatives de la diversité
des pratiques ont étés retenues par les instances
internationales : le slalom géant et le half pipe. Le
slalom géant est une épreuve alpine dans la grande
tradition du ski avec piquets et chronomètre : le premier
en bas a gagné ! Les françaises dominent le plateau,
notamment la championne du monde Karine Ruby en grande forme
en ce début de saison. Nos petits gars se distinguent
eux aussi, à l'image du haut-savoyard Nicolas Conte en
très bonne position. Malheureusement on ne peut en dire
autant en ce qui concerne la seconde discipline : le half-pipe,
discipline dite de freestyle qui reste la chasse gardée
des américains et des scandinaves. Des notes sont attribuées
par un jury lors du passage des concurents qui se lancent dans
les sauts les plus hauts et les plus accrobatiques. Les français
n'y brillent guère, il faut dire que ce genre d'épreuve
est arrivé tardivement dans l'hexagone.
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- Etats d'âme surfistiques
!
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- Aussi curieux que cela puisse
paraître, cette consécration olympique ne soulève
pas que de l'enthousiasme parmi les snowboarders de la première
heure... Un paradoxe qui mérite tout de même explication
! Comme l'écrit l'éminent universitaire Alain Lauret
dans son livre "Génération glisse" (Ed.
Autrement) : "à travers les sports de glisse, le
sport est passé d'un rôle historique d'utilité-publique
à une fonction nouvelle d'utilité-ludique".
Ce que d'éminent surfeurs traduisent par : "les fédés,
les slaloms, les chronos, on s'en fout !
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- A donf dans la drepou".
La "culture fun" sur laquelle s'est construit l'identité
même du surf des neiges a toujours érigé
le plaisir comme unique raison d'être, excluant les notions
de compétitions et de performance. Ainsi, aux yeux des
intégristes du "frontside", le snowboard perdrait-il
un peu de son âme en entrant aux JO... Une réserve
compréhensible de la part d'avant-gardistes qui se sont
battu pendant quinze ans contre la bêtise et l'hostilité
des professionnels du ski et de la montagne, pour voire leur
bébé aujourd'hui récupéré...
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- Maintenant à vous
de jouer !
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- Que ces états d'âme
ne vous empêche pas de goûter vous aussi aux joies
de la "peuf" ou du "backside-air". Snowboard,
VTT, windsurf, roller-in-line, benji, parapente, depuis les années
soixante dix, on a inventé presque un nouveau sport de
glisse par an ! S'il en est un qui sort du lot, c'est bien le
surf des neiges, aussi facile d'accès pour les débutants,
qu'étourdissant aux pieds des glisseurs confirmés
!
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- Et les compétitions
?
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- Le half-pipe : Discipline de freestyle à l'état
pur d'origine US. Les concurents font des runs un par un dans
un "demi tube de neige" long d'une centaine de mètres.
Ils sont notés par des juges qui prennent en compte les
figures, le style, la hauteur des sauts et la prise de risque.
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- Le slalom : Discipline alpine traditionnelle, soit
chronométré (géant), soit un contre un (parallèle)
avec élimination par KO Système jusqu'aux finales.
Le matos est assez spécifique avec chaussures rigides,
casques, combinaisons aérodynamiques et protections à
la Goldorak.
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- Le boardercross : Cinq concurents partent de front sur
un parcours avec virages relevés, sauts et obstacles variés.
Spectacle garanti façon stock-car qui réuni freestylers
et slalomeurs. C'est la discipline la plus proche du freeride
en ce qui concerne le matos et l'esprit.
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- © Jean François
VIBERT - Journalist and photographer - Paris -
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- Journaliste photographe - Spécialiste
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