- Tout ce que vous avez toujours voulu
savoir sur les surfeuses sans jamais avoir osé le demander,
combien sont-elles, que mangent-elles, combien gagnent-elles,
se reproduisent-elles ? Enquête à Fiji lors du Roxi
Pro, étape du circuit WCT dotée de 70.800 US$ de
prix.
-
- Texte et photos Jean-François
Vibert
-
- Coupures de corail, infections,
avions ratés, bagages envolés, décalages
horaires en cascade, le Tour Pro est une impitoyable école
de vie « Débarquée à Bali après
un voyage interminable, on m'a demandé combien de surf
je transportais, raconte Marie-Pierre Abgrall, première
européenne à se hisser au plus haut niveau. Naïvement
j'ai répondu sept, alors les douaniers m'ont convoqué
dans un bureau et réclamé 600 $ de taxe. J'ai négocié
durant une heure avec quatre fonctionnaires qui ne m'ont laissés
repartir qu'après avoir lâché un gros bakchich
: tout ce que j'avais ! »
-
-
- Keala se demandant
quelle taille de surf emporter sur le spot. Elle préfère
les grandes planches évidemment.
|
- Chelsea Georgeson
possède le plus beau style de toutes les filles du tour...
|
-
- C'est sur le minuscule îlot
de Tavarua que débarquent les 16 filles admises sur le
World Tour. L'endroit est paradisiaque, mais mieux vaut s'entendre
avec tout le monde vu la taille de l'île. Seulement 16
filles, (alors que les mecs sont 40) dont le métier est
de faire le tour du monde à la poursuite du titre A moins
qu'il ne s'agisse plus modestement de sauver leur place pour
la saison suivante. La plupart sont Américaines et Australiennes.
Seulement deux Françaises : Marie-Pierre Abggrall 28 ans
et Caroline Sarran 18 ans. Ce que l'on n'écrit jamais,
c'est que loin de la gloire, des flashs et des caméras,
pour la majorité d'entre elles le tour se fera sans un
dollar d'avance.
-
-
- Puissance, engagement,
vitesse, manuvres aériennes Avec Keala Kennelli, le surf
féminin entre dans une nouvelle ère et fait définitivement
taire les septiques. En haut gauche, Keala se demandant quelle
taille de surf emporter sur le spot. Elle préfère
les grandes planches évidemment.
|
-
- « Arriver à courir
les WCT, ça se mérite explique Marie-Pierre qui
a travaillé comme emploi jeune pendant deux ans avant
de trouver un sponsor. Des années de galère, la
veille des compètes je dormais dans mon AX, j'arrivais
crevée, sans entraînement... La situation s'est
améliorée du jour où j'ai pu enseigner le
surf, mais quand j'ai été sélectionnée
pour le WCT, il m'a fallu quitter mon job. Un sacré risque
car je n'avais pas encore de sponsor » Généralement,
les surfeuses signent un contrat annuel et touchent une somme
globale, ensuite à elles de se débrouiller avec
les billets d'avion, les hébergements et tous leurs frais.
Certaines filles feraient des emprunts pour compléter
leur budget Alors que les meilleurs toucheraient jusque 10.000
euros par mois !
-
-
-
- Pourquoi un tour pro de seulement
16 filles alors que les garçons sont 40 à courir
? Pourquoi 3 épreuves WCT pour les filles alors qu'il
y en a 12 pour les hommes ? Ce soir justement, je compte bien
poser la question aux trois représentants australiens
de l'ASP venus sur l'épreuve. Celui qui semble être
le chef avait pris la parole dès le premier jour pour
un petit discours de bienvenu au cours duquel il avait demandé
aux compétitrices de ne pas traîner au bar le soir
après 22 heures, afin d'éviter les débordements
alcoolisés de l'année précédente
Entre deux steak du thon grillé (un des « yellow
fin » que l'on avait nous-même pêché
l'après-midi) je m'enhardis : « Pourquoi 16 filles
et trois WCT seulement ? ».
-
-
- Ce tube de Rochelle
Balard restera comme l'une des plus belles actions de la compétition.
Sur le tour depuis 11 ans, Rochelle est l'une des meilleures
surfeuses du monde ainsi que l'une des plus engagées.
|
- Grosse pression
sur les épaules de la toute première « frenchie
» sur le tour, heureusement Marie-Pierre est « bien
dans sa tête » Discrète et généreuse,
MP (certains disent Empee) n'est pas une « grande gueule
», comme il en existe quelques prototypes sur le tour.
Elle n'en reste pas moins extrêmement déterminée.
|
-
- Première réponse
sans détours, « c'est un problème d'argent
et de sponsors qui manquent, et aussi ». Il avale un morceau
de thon et continue soutenu par ses collègues, «
et puis on aurait du mal à trouver autant d'excellentes
surfeuses qu'il y a de surfeurs ». Je reste un peu sur
ma fin et la conversation continue dans un australien incompréhensible
à mes oreilles de frogyJe hoche du menton en faisant semblant
de suivre et je m'interroge : si on ne donne pas à plus
de surfeuses les moyens de courir et une chance de se mesurer
aux meilleurs, comment générer alors de nouvelles
générations de surfeuses ?
-
-
-
- Aujourd'hui victorieuse à
Fiji, l'hawaiienne Kaela Kennelli, 25 ans, n'a plus de soucis
d'argent (161.625 $ de gains en 8 ans de carrière). Après
les trois premières étapes du Tour (Gold Coast
en Australie, Fiji et Taehupoo à Tahiti) elle est en tête
du classement devant Layne Beachley, 31 ans (« the bitch
», 5 fois championne du monde et 414.535 $ de gains en
14 années de carrière). Mais ses débuts
sur le tour n'ont pas été faciles. Inconsciente
du danger, n'hésitant pas à affronter des vagues
géantes quitte à finir sous la tente à oxygène,
Keala sait très bien attirer les ennuis. En transite à
Los Angeles pour se rendre à la Réunion, elle apprend
l'annulation de son vol. Une nuit d'hôtel plus tard, la
voilà en route pour Londres, d'où elle décolle
pour Paris, puis enfin vers la Réunion. Trois jours après
son départ elle se pose finalement à Saint Denis,
le matin même de la compétition. Mais ses surfs
et ses bagages se sont perdus, elle n'a rien pour se changer.
-
-
- Pas mal pour
une petite Française tout juste débarquée
parmi les grandes. Parvenue jusqu'en quart de finale, Caroline
Sarran aura apprécié les vagues (ci-dessus), autant
que le très paradisique Reef de Namotu et ses dauphins
(on les voit pas sur l'image ils sont sous le bateau).
|
-
- Les épreuves étant
repoussées au lendemain, elle décide de s'entraîner
oubliant la fatique. « J'emprunte un surf et commence à
ramer vers le large Soudain je me fais happer par une déferlante
qui me roule sur du corail de feu ! J'ai une jambe en sang, on
m'emmène en ambulance, mais je refuse qu'on me fasse des
points. Le lendemain, couverte de pansements je peux à
peine marcher, je veux absolument courir, mais suis immédiatement
disqualifiée. Pourtant le pire était encore à
venir, lorsque les médecins ont voulu arracher mes pansements
». Keala passera une semaine cloîtrée dans
sa chambre à avaler des antibiotiques en attendant la
cicatrisation. Ses bagages arrivent la veille de son départ
pour l'Afrique du Sud, ou ils seront à nouveau perdus
Pas un métier facile !
-
-
-
- Officiant comme directrice de
course, Lisa Andersen celle par qui le surf féminin a
reçu ses lettres de noblesse déplore l'attitude
des médias « les seules photos de surfeuses, c'était
quand Roxy passait une pub. Les magazines de surf parlaient si
peu des filles qu'elles ont dû créer leurs propres
fanzines. Je me souviens aussi qu'à mes débuts,
les primes étaient très faibles, 8.000 $ pour ma
première victoire alors qu'une saison coûte dix
fois cela. Aujourd'hui encore, faute de sponsor, Pauline Menczer
professionnelle depuis 15 ans ne peut compter que sur ses gains
pour financer ses billets, je la trouve très courageuse
». Autant de raisons qui rendent la lutte de plus en plus
acharnée, entraînant une progression des performances
et une évolution visible de la morphologie de quelques
filles.
-
-
-
- Stages de condition physique,
entraînements, régimes alimentaires Et peut-être
même plus selon de mauvaises langues. En tout cas se faire
refaire les seins ne nuirait ni à l'hydrodynamique ni
à la course aux sponsors. Si l'ambiance sur l'île
est amicale, il peut arriver que sur les vagues les choses se
gâtent, « certaines ne sont pas fair-play avoue Marie-Pierre.
Dans le genre coup bas, le pire qu'il puisse arriver c'est de
te faire chopper le leash au take-off, ou qu'on te balance de
l'eau dans les yeux » Résultat il y a parfois du
crêpage de chignon sur la plage, l'une subit l'autre cogne
et les deux récoltent 1.000 $ d'amende comme de vulgaires
coureurs de Formule 1.
-
-
-
- En dehors de ces rares accros,
la vie sociale des surfeuses est bien réglée, à
ceci près que peu semblent avoir trouvé l'équilibre
sentimental auxquelles elles aspirent. Ne fantasmez pas sur la
sexualité débridée des surfeuses, la plupart
des filles consacrent toute leur énergie à la compétition.
Certaines font donc ceinture durant de longs trimestres. Quelques-unes
entretiennent des relations à distance, à coup
d'email et de facture téléphoniques salées.
Deux ou trois sont ouvertement lesbiennes et d'autres pratiquent
l'amour sans lendemain en avouant qu'elles ne rencontrent que
des surfeurs. Après tout, il y a pire.... Retour sur Namotu,
l'île voisine encore plus paradisiaque que Tavarua. Ici
tout n'est que luxe calme et volupté, le team Roxy composé
d'une brochette de sublimes naïades est venu shooter le
catalogue 2004.
-
-
-
- « Au moins, les filles
de Roxy ont un vrai métier, grogne une compétitrice.
Elles sont bien mieux payées que nous pour poser sur leur
longboard, mais elles auraient été incapables d'affronter
les vagues d'hier ». Ainsi, les surfeuses (les vrais) aspireraient
à plus de reconnaissance de la part des médias,
des sponsors et des institutions. L'an dernier, des filles ont
d'ailleurs essayé de créer leur propre fédération
indépendante de l'ASP (Association of Surfing Professionnals).
Tentative vouée à l'échec mais symptomatique.
« Lorsque les compétitions masculines et féminines
se déroulaient ensemble, on lançait les manches
des hommes lorsque les vagues étaient plus grosses et
les filles se battaient pendant les périodes d'attente
déplore Keala, la spécialiste des grosses vagues.
Heureusement ce n'est plus le cas, voilà pourquoi des
épreuves comme le Roxy-Pro sont très précieuses
d'un point de vue sportif ».
-
- Keala
Kennelli, vainqueur à Fidji : « Tu as plus de valeur
pour tes sponsors si tu es canon, c'est très injuste pour
d'autres filles douées, mais peu photogéniques.
»
-
-
- « C'est
le style d'Andy Irons qui m'inspire le plus sur la vague »,
déclare Keala. On veut bien la croire, quand on la voit
tenter ce genre d'aerial (et le photographe précise aux
machos qu'il a été parfaitement posé et
suivi d'autres manoeuvres)
|
-
Une aventure de
Keala au Costa Rica
Quand elle y repense,
Keala en rigole ! Mais elle a bien failli crever toute seule
au Costa Rica, « j'avais mal au ventre depuis deux jours.
Puis une nuit, la douleur est devenue insupportable, j'ai commencé
à trembler et à vomir tout noir, c'était
une hémorragie due à une appendicite Vers 6 heures
du matin, quand j'ai vu l'état de l'hôpital dans
lequel je venais d'arriver, j'ai voulu être rapatriée
aux Etats-Unis. Mais le médecin m'a dit : je t'opère
tout de suite ou dans une heure t'es morte ! Je me suis réveillée
12 heures après, seule et les mains attachées au
lit. J'ai passé deux jours sordides, sans visite, sans
vêtement, j'ai cru qu'on m'avait oublié Avant
cette histoire, je voyais les autres filles comme des ennemies,
ça m'aidait à surfer. Mais soudain j'ai compris
qu'elles étaient ma seule famille, maintenant lorsque
je les bats, je suis désolée pour elles. Ca m'a
transformé, aujourd'hui j'essaye de me montrer telle que
je suis ».
- Puissance, engagement,
vitesse, manoeuvres aériennes... Avec Keala Kennelli,
le surf féminin entre dans une nouvelle ère et
fait définitivement taire les septiques.
|
-
Marie Pierre Abgrall
toute première « frenchy » sur le tour
Sur un coin de plage paradisiaque, discussion sans tabou avec
Marie-Pierre qui nous livre sa vie de surfeuse pro. On découvre
qu'il est plus facile de s'intégrer dans le grand cirque
lorsque l'on est américaine, hawaiienne ou australienne
ou lorsque l'on a quelques résultats A l'heure ou l'on
imprime ce numéro, elle se classe 11e au classement mondial.
-
- JFV
: Quelle est l'étape du circuit que tu attends le plus
?
MPA : Taehupoo,
est une vague mythique surtout depuis le gros swell surfé
par Laird Hamilton. C'est une vague que l'on ne trouve nulle
part ailleurs, l'eau qui se retire comme une cascade, comme si
on descendait sous le niveau de la mer, parfois le reef apparaît
et on distingue le corail sous moins de 1 mètre d'eau.
C'est une vague très tubulaire sur laquelle il n'y a pas
beaucoup d'autres manuvres à faire que de fuir devant,
ou dans le tube. Si tu tombe tu es roulée dans la mousse,
même si tu ne reste pas plus de 20 secondes sous l'eau,
cela paraît très long. Keala Kennelli est la fille
qui s'engage le plus à Taehupoo, elle y a déjà
gagné l'an dernier, elle est évidemment favorite
(NDLR : Marie-Pierre sera sortie en 1/4 de finale à Taehupoo
par Rochelle Ballard, qui perdra en finale devant Keala, encore
victorieuse en 2003).
- JFV
: Quel est ton plus beau souvenir de compétition ?
MPA : Lors
de ma première compète en WQS à Margaret
River en Australie j'étais arrivée jusqu'en en
1/2 finale, ce dont j'étais très heureuse. Soudain,
un banc d'une trentaine de dauphins est venu jouer entre les
surfeuses. Alors j'ai tout oublié, la course, les filles,
tout ! Une vague est arrivée, j'ai fait un canard pour
passer dessous et en ouvrant les yeux, je me suis aperçu
que j'étais entouré de dauphins. C'était
magique.
-
- JFV
: Et le pire ?
MPA : Je
me suis bêtement cassé le pied au Brésil
en descendant d'un bus, ce qui m'a privé de championnat
du monde amateur. J'ai été soignée dans
un hôpital local, ce qui m'a permis de relativiser un peu.
Le médecin français de l'équipe m'a dit
que ce n'était pas bien grave. A côté de
moi il y avait un gars qu'on allait amputer, il m'a dit : «
tu vois Marie, dans ma mallette j'ai de quoi sauver son pied
». Mais évidemment on n'était pas venu pour
ça.
-
- JFV
: L'épreuve que représente le décalage horaire
n'est pas une légende ?
MPA : Non,
c'est assez éprouvant. Cette année, c'est encore
pire pour moi car je fais les 2 circuits : 7 épreuves
des WQS et 6 en WCT. Fin février j'ai commencé
la saison en Australie, puis j'ai passé dix jours à
Bali pour m'entraîner. Ensuite c'était Fiji, Tahiti,
puis retour à la maison pour trois jours avant de partir
au Portugal. Début juillet c'est l'Afrique du sud, l'Angleterre,
la France, le Portugal, la France, la Réunion, 2 jours
chez moi, avant de finir par 3 compétitions à Hawaii.
Retour en France le 24 décembre Rentrer dans le top five
du circuit pro, me permettrait d'éviter de faire certains
WQS.
-
- JFV
: As-tu souffert de la barrière de la langue avec les
autres filles ?
MPA : Au
début oui, mais maintenant c'est OK. Quand tu arrives
sur le tour avec un bon niveau d'anglais scolaire, tu ne peux
comprendre que 10% de ce qui se raconte à table. Car les
filles parlent un argot très éloigné de
ce que tu as appris à l'école et avec des accents
variés en fonction de leur origine. À part quelques-unes,
qui font un petit effort pour parler lentement et te décoder
les expressions argotiques, la plupart des autres ne font rien
pour se faire comprendre, c'est à toi de t'habituer. Tout
le monde doit parler anglais, sinon t'es pas intéressante
! C'est vrai que le monde du surf est dominé par les anglo-saxons,
on m'a carrément dit : je n'aime pas le Français
c'est nul et j'ai pas envie de l'apprendre. Je préférerais
apprendre le Japonais. Il faut donc se grouper entre filles avec
qui on s'entend bien, par exemple entre Françaises, Sud
Africaines et Brésiliennes. Il est vrai que des clans
existent par nationalités ou sponsors
-
- JFV
: Quels grosses différences entre le surf au masculin
et au féminin ?
MPA : Sur
le fond il n'y en a pas beaucoup à part la différence
de puissance physique. Les filles utilisent des planches un peu
moins volumineuses et il faut reconnaître qu'elles prennent
des vagues un peu moins grosses. Sinon, les règles sont
les mêmes Des marques, comme Rip Curl, font de plus en
plus d'effort pour proposer des matériels adaptés
au niveau des combinaisons. Quant à ceux qui se demandent
si les filles sont gênées par leur poitrine pour
ramer allongées sur leur planche, qu'ils se rassurent
: ça ne nous gêne pas ! Sur l'épreuve à
Fiji, il n'y a qu'une femme juge, c'est mieux que rien.
-
- JFV
: Quelles filles t'impressionnent le plus ?
MPA : Keala
est celle qui prend les plus grosses vagues et sur l'épreuve
de Fiji, j'ai également été impressionnée
par Rochelle Ballard, Eather Clark et Melanie Redman Chelsea
Georgeson a le style le plus esthétique, le plus coulé
sans gestes parasites, elle est vraiment belle. Il y a des filles
qui vont pouvoir placer leur planche de façon radicale,
mais avec les bras à l'envers, alors que chez d'autres
tout va être coulé, esthétique, c'est ça
le style Voir toutes les filles sur des vagues de taille respectable
à Fiji a été plein d'enseignement pour moi.
Tu vois celles qui n'hésitent pas à prendre les
grosses séries, et les autres. Ca permet de se situer
par rapport aux meilleurs, c'est assez rassurant.
-
- JFV
: Imagine-tu déjà ta vie après le Tour ?
MPA : Ce
sera dans le surf évidemment, peut-être l'enseignement,
monter mon école, ou Team Manager, je ne sais pas encore.
-
- JFV
: Que deviennent les ex-surfeuses ? Appréhendent-elles
le moment de quitter le tour ?
MPA : Tout
le monde ne peut pas forcément se reconvertir dans le
surf business, c'est un peu pour l'élite des coureurs.
Ce qui peut arriver de pire, c'est brutalement de ne plus gagner,
de ne plus avoir de rentrés d'argent, de ne pas savoir
vers quoi se tourner parce qu'on a pas fait d'étude et
jamais rien fait d'autre que le surfHeureusement, ce n'est pas
mon cas, j'avais un métier avant, je suis rentré
un peu tard sur le circuit, je ne me sentirais pas désarmée
quand il faudra arrêter.
-
-
-
L'avenir
radieux du surf au féminin
-
- L'équation est simple,
pas de compétitions sans sponsors et pas de sponsors sans
surf-business. Voilà qui devrait rassurer les surfeuses
pro : car le surfwear au féminin connaît une véritable
explosion économique depuis 2 ou 3 ans, dont les retombées
profiteront tôt ou tard aux championnes et futures championnes.
Chez Quiksilver par exemple, on considère que la marque
Roxy constitue près de 50 % du chiffre d'affaires de l'entreprise
aux Etats Unis.
-
- Il y a donc de l'avenir pour le surf
au féminin, et l'on peut espérer que Marie Pierre
Abgrall ne sera bientôt plus la seule Française
sur le World Tour. Peut-être sera-t-elle rejointe par la
prometteuse française Caroline Sarran, 18 ans tout juste,
qui a bénéficié d'une « wild card
» lors du Roxy Pro à Fiji. Elle n'a d'ailleurs pas
démérité en sortant la quintuple championne
du Monde Layne Beachley, avant de s'incliner face à Keala
(encore) en quart de finale « Il me semble qu'elle n'a
pas fait de très bon choix de vagues, ou peut-être
était-elle trop sure d'elle-même » explique
modestement Caroline, qui aura courageusement pris à Fiji
la plus grosse vague de sa jeune carrière ; quelques secondes
trop tard malheureusement, se retrouvant à surfer dans
le vide deux mètres au-dessus de l'eau et offrant une
des plus grosses gamelles de la compétition aux photographes.
Encore quelques saisons de WQS et Caroline aura probablement
sa place dans le grand cirque ! D'ici là on peut espérer
que le nombre d'épreuves et de concurrentes aura été
multiplié grâce à l'arrivée de nouveaux
sponsors. En effet de plus en plus de marques utilisent l'image
du surf au féminin, à la grande surprise des professionnels
eux-même. Car ces marques ne sont pas toujours celles que
l'on attendrait sur ce terrain ! Pour Maritxu Darigrand de Quiksilver
Europe, « quand une marque comme Chanel utilise des images
de surfeuses ça ne nous dérange pas du tout, on
prendrait ça plutôt comme un hommage. Maintenant
quand une obscure marque de vêtement de supermarché
colle des mannequins avec une planche sous le bras, toutes les
trois pages dans ses catalogues, on ne peut pas dire que ça
nous plaise beaucoup. Mais que peut-on y faire ? Tout juste espérer
que les surfeurs et surfeuses qui achètent habituellement
nos shorts ou nos wetsuits fassent bien la différence
».
-
-
Pour
ou contre « Blue Crush » ?
-
- Bronzage tchernobyle, toison
peroxydée, seconde peaux en Lycra sur poitrine au «
shape » hawaiien N'en jetez plus ! Cet été,
les surfettes packagées de « Blue Crush »
vont crever l'écran et les pages des magazines. A vous
de juger !
-
- Produit typique du ciné
pour ado hollywoodien, le carton (aux Stats) de l'été
dernier « Blue Crush » sort en France le 23 juillet.
Mais les plus accros se le procureront directement sur Internet
en DVD (déjà sorti en zone 1). Cette histoire de
surfeuses qui n'en veulent ne devrait pas vous poser de problèmes
existentiels et devrait vous coller votre dose estivale de mélanine
et de swell sur écran géant. Ce ne sera que le
énième recyclage marketing du « sport des
rois », décrit en 1907 par Jack London (après
James Bond, Surf Ninja et autres Alertes à Malibu). Il
est vrai qu'à cette époque, Jack (London pas O'neill)
n'aurait pu imaginer ce que des filles oseraient faire un jour
sur des vagues, sans quoi il en aurait parlé ! Heureusement,
« Blue Crush » a le bon goût de faire jouer
leur propre rôle à deux vraies surfeuses (pas des
surfettes), et ce qui se fait de mieux en la matière :
Layne Beachlay et Keala Kennelly (encore). Deux nanas qui en
ont ! Après-tout, même si « Blue crush »
n'est qu'un navet ricain de plus, qui se plaindra du fait qu'il
puisse donner envie à des filles de se mettre au surf
plutôt qu'au tricot ! Toujours est-il que le surf mériterait
un jour d'être le thème d'un grand film au cinéma
qui n'a pas encore été tourné ! Le sera-t-il
un jour ?
-
-
|
-
Australian surf business
-
- A reportage commissioned
by VSD about the succes story of a few australian surfers who
invented the surf industry at the beginning of the 70's... And
became billionaires !
|
|
-
Gringos surfers en Baja California
-
- A reportage commissioned
by VSD in august 2002 about a surf community in Mexico. Back
to the roots of surfing history
en Baja California...
|
- © Jean François
VIBERT - Journalist and photographer - Paris -
-
- Specialised in travels, extrems
sports, leisure activities, adventure trips, outdoor sports,
deserts and mountains... Trekking, ski, snowboard, mountain,
bike, sailing, scuba diving, hiking, in line skating... Texts
and pictures for the press and the web, illustration, digital
photography, reportages...
|
- Journaliste photographe - Spécialiste
des voyages, des sports de glisse, des loisirs, de l'aventure,
de l'outdoor, des déserts, des montagnes. VTT, trekking,
ski, snowboard, parapente, voile, plongée sous marine,
randonnées, roller in line... Textes et photos pour la
presse et internet, illustrations, photographie numérique,
reportages...
|
|
|
|