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Montains and budhist monastery in Ladakh

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Parfois appelé « petit Tibet », le Ladakh est un territoire majoritairement bouddhiste enclavé au Nord de l'Inde, entre le Pakistan et la Chine. Quasiment inaccessible aux voyageurs occidentaux jusqu'en 1974, ses hautes vallées perchées à 4000 mètres - notamment celle du Zanskar - abritent des villages et des monastères ou la vie semble ne pas avoir changé depuis mille ans.

Dans la clarté naissante du jour, l'ancestrale salle de prière du Gompa de Lingshed est déjà envahie de fumée. Ça sent le feu de bois humide et la galette d'orge chaude, un novice sert du thé salé au beurre de yak, une boisson forte et grasse assez peu compatible avec l'estomac occidental, surtout à cette heure matinale Alors que commence la méditation, le murmure grave des vieux moines envahit la pièce et monte de plus en plus fort, rythmé par la litanie des moulins à prières... Nous sommes à l'autre bout du monde.

Cinq jours de marche séparent le monastère de Lingshed du premier village vers le Sud, au cur de la chaîne du Zanskar Et si l'on poursuit vers le Nord, il faut cinq jours de plus pour atteindre la vallée de l'Indus. Lingshed est donc une halte obligatoire pour les trekkeurs qui se lancent en été dans la grande traversée du Zanskar en 10 jours. L'accueil des moines y est réconfortant, aussi il est conseillé d'y prendre une journée complète de repos si l'on veut arriver au bout du trek en bonne forme. Surtout après avoir affronté le col de Hanamul La et ses 4700 mètres d'altitude Et avant de se lancer contre le Singil La, qui culmine à plus de 5000 mètres ! Cette région est coupée du reste du monde durant six mois de l'année, c'est assurément l'une des plus isolé du Ladakh avec des vallées à près de 4000 mètres d'altitude et ses cols escarpés Une des plus hautes contrées habitées de la planète, c'est d'ailleurs cet isolement qui a favorisé l'installation du bouddhisme auprès des populations Zanskaries bloquées au Sud par la grande chaîne Himalayenne et au Nord par le Karakorum.

On y vit en autarcie, de l'élevage de yak et de Dzo (hybride de Yak et de vaches), les cultures d'orge se font en terrasse durant l'été, puis en septembre c'est la récolte. Arrive ensuite un interminable hiver durant lequel l'unique possibilité de communication est le fleuve Zanskar gelé qui se faufile entre d'immenses falaises. Se forment alors de petites caravanes humaines qui serpentent sur la glace en direction de l'Indus. La température est de moins 15 degrés et la traversée très dangereuse. Il arrive que la glace cède sous le poids des hommes et de leurs chargement, principalement du beurre de Yak que les montagnards vont vendre à Leh, chef lieux du Haut Ladakh. Ils en reviendront avec du sel, du sucre, des épices et des produits manufacturés introuvables en montagne Mais dès que la glace commence à fondre, le défilé redevient infranchissable, tant les gorges du Zanskar sont profondes. Il faut alors attendre de longues semaines, avant que les cols d'altitudes soient à nouveau libres de neige En été, s'ouvre enfin une route d'accès carrossé via le col de Parsi La (4400 m). On peut alors commercer avec le Bas Ladakh musulman et le Cachemire voisin.

Tout le pays est parsemé de Gompa (monastères) dont certains sont vieux de plus de 500 ans. Depuis des générations, des communautés de moines et de nones y assurent l'enseignement des jeunes disciples et la transmission des dogmes bouddhistes. Construits à flanc de montagne les monastères sont de véritables villes miniatures, indispensables à la vie sociale des hautes vallées. Les étages inférieurs sont occupés par les cuisines, les greniers, les ateliers et les chambres des novices. Au-dessus vivent les moines plus âgés et les étages supérieurs sont réservés aux salles de méditation. Le bouddhisme est apparu en Inde au Ve siècle avant JC, mais ce n'est qu'autour de l'an 1000 que le Lamaïsme (bouddhisme tibétain) est arrivé au Ladakh. On distingue deux doctrines. La première, celle des anciens est appelée « petit véhicule », il s'agit d'une quête individuelle de l'éveil. Alors que la seconde plus récente est surnommée « grand véhicule », l'adepte sacrifie sa propre quête de sérénité au profit d'autrui.

Le Dalaï Lama visite fréquemment les monastères du Ladakh, du moins les plus accessibles. Par exemple ceux de la vallée de l'Indus, qu'il est possible d'atteindre en 4x4 dans la journée au départ de Leh. On peut parfois y passer la nuit ou planter le camp à proximité. D'autres ne sont joignables qu'au prix de plusieurs jours de marche, à l'image de Lingshed Il en est d'autres plus lointain encore ; tel celui de Deskit à l'entrée de la vallée de la Nubra qui impose de passer le plus haut col carrossé du monde, le Khardung-la à 5600 mètres d'altitude Tout au long de l'année, d'étonnantes fêtes religieuses y sont célébrées, attirants d'immenses foules de pèlerins.

Mais pourquoi donc depuis des siècles, moines et villageois ont-ils cherché à s'installer toujours plus haut et plus loin dans ces montagnes ? Contrairement à une légende romantique, ce ne sont pas des raisons spirituelles qui ont guidé ce choix, mais seulement des mécanismes économiques. La grande chaîne de l'Himalaya formant au sud une véritable barrière, peu de précipitations arrosent le Ladakh qui est un froid désert d'altitude (à l'exception de quelques oasis de vie bordant l'Indus, savamment entretenus par d'ingénieux systèmes d'irrigation). Les cultivateurs sont donc obligés de chercher en altitude des terres rendues fertiles par la fonte des neiges ; bergers et nomades y trouvent également du fourrage pour leurs animaux. Mais, paradoxe tragique : plus on monte, meilleurs sont les rendements agricoles Et plus la vie devient fragile à cause du manque d'oxygène et de la mortalité infantile élevée. Il existe donc une limite au-delà de laquelle les villages et les monastères périclitent cycliquement, sans cesse redressés par de nouvelles générations qui s'obstinent encore à monter...

Texte et photos : Jean-François Vibert / Actionreporter.com

S'y rendre :
Vous passerez par l'aéroport International, de Delhi ou il est souvent nécessaire de passer la nuit car les vols quotidiens au départ de Leh sont matinaux. Attention, lors de votre voyage de retour il est impératif de prévoir une journée de sécurité à Delhi avant votre vol international de retour car les décollages de Leh sont parfois aléatoires. La météo peut en effet s'avérer capricieuse au-dessus de l'Himalaya Sinon il vous reste l'option du bus jusqu'à Delhi en passant par Manali : plusieurs jours d'aventure sur des routes très spectaculaires. Un classique qui peut également se faire en moto locale : les Royal Enfield.

Organiser son voyage :
Un passeport valable 6 mois après la date de retour et un visa sont obligatoires (auprès de l'ambassade d'Inde, le délai est d'environ 10 jours le prix de 50 euros). Arrivé à Leh situé à 3500 mètres, prévoyez de passer quelques jours sur place pour vous acclimater progressivement à l'altitude. Ce qui tombe bien car vous pourrez visiter de nombreux monastères aux alentours : Shey, Tikse, Hemis Les treks s'effectuent ensuite classiquement sans portage à l'aide d'ânes et de mules...

Les voyagistes :
La plupart des agences de trek et d'aventure proposent des voyages sur le Ladakh qui est en train de devenir « un classique » du genre. Terre d'Aventure propose notamment toute une gamme de voyages de difficultés variables : du simple voyage découverte de 17 jours agrémentés de marches courtes, au trek d'altitude quatre étoiles de 29 jours. En passant par le séjour découverte en famille. Cela commence à partir de 2395 euros.

Terre d'Aventure : 0 825 847 800 et http://www.terdav.com

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